L’Agence spatiale européenne en a ras le bol qu’on s’extasie pour Elon Musk

L’Agence spatiale européenne en a ras le bol qu’on s’extasie pour Elon Musk

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© Frederic J. Brown/Getty Images

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Par Pierre Bazin

Publié le

Son directeur demande qu’on ne laisse pas le milliardaire fixer lui-même les règles du jeu spatial.

Nommé directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA) en mars dernier, Josef Aschbacher a envoyé quelques piques au milliardaire excentrique Elon Musk.

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Au micro du Financial Times, l’Autrichien a exhorté les dirigeants du Vieux Continent à arrêter de faciliter toutes les ambitions du patron de SpaceX. Il estime que le manque d’actions coordonnées de la part des pays européens sur la question spatiale donne les pleins pouvoirs à Musk, qui peut lui-même “établir les règles” du jeu.

Aschbacher cite par exemple l’expansion rapide du service Internet par satellite Starlink récemment lancé par Musk, et dont l’installation a été gracieusement encouragée par de nombreux pays européens, comme l’Allemagne tout récemment. Pour le directeur général de l’ESA, ce genre de décision éclair risque d’empêcher les entreprises locales (européennes) de montrer leur plein potentiel sur les mêmes questions d’espace, d’innovations et de nouveaux services liés.

Aschbacher estime déjà que le Starlink de Musk était trop gros pour que les autres entreprises, ou des régulateurs économiques, rattrapent leur retard :

“Les gouvernements européens devraient collectivement avoir intérêt à donner […] des chances égales de jouer sur un marché équitable […] Une personne possède la moitié des satellites actifs dans le monde. De facto, c’est lui qui fait les règles.”

Les inquiétudes d’Aschbacher ont été partagées par le ministre luxembourgeois de l’Économie, qui a appelé à l’établissement de règles communes sur la question de la “colonisation” de l’espace.

Avec un rythme de lancement d’environ 100 satellites par mois pour presque 2 000 en orbite aujourd’hui, l’expansion de SpaceX et Starlink est grandement critiquée, y compris par les astronomes américains. Ces derniers craignent qu’un trop grand nombre de structures en orbite interfèrent avec les télescopes au sol, et changent drastiquement le ciel nocturne tel qu’on le voit aujourd’hui.

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